Commentaires de textes Réflexions théologiques Spiritualité

Numéro 1 – Novembre 2024

Cathédrale de Lomé

EDITO : FOI ET SOCIÉTÉ

« ÊTRE AVEC »

Dans l’expression « être avec », nous avons le verbe « être » qui met en évidence une présence effective et active, une situation. Ensuite il y a la préposition « avec » qui met en lumière l’état de rapports, des liens. L’expression « être avec » insiste donc sur le relationnel, l’état des relations. Quelle réflexion peut-on mener sur le « être avec » dans notre société d’aujourd’hui ? Après les deux grandes guerres, les nations ont découvert l’importance du « être avec », le sens des liens familiaux, sociaux et entre nations. C’est pourquoi on a vu naître plusieurs structures tels que la SDN (Société Des Nations : 1919- 1946) devenue ONU (Organisation des Nations Unies en 1945) et plusieurs organisations dans tous les domaines de la vie ainsi que des organismes nationaux tels que les différentes Communautés régionales, aujourd’hui devenues UA en Afrique et UE en Europe. Même au niveau du christianisme, les chrétiens de toutes confessions ont fait de l’unité le fondement de leurs relations, ce qui a conduit à la mise en place en 1948 du COE (Conseil Œcuménique des Eglises). Le « être avec » prôné parles livres sacrés, les philosophes humanistes et existentialistes et même ceux de l’antiquité devient un idéal à atteindre pour le bien de l’humanité. Quel bilan peut-on faire aujourd’hui ? Les grands rêves des penseurs comme Jean Jacques Rousseau, Martin Luther King, Mahatma Gandhi, Robert Schuman et autres sur le vivre ensemble, sur le contrat social se heurtent aujourd’hui à une politique de rupture et du retrait sur soi soutenue par un noyau important de leaders qui rassemblent des foules considérables qu’il faut prendre en compte dans les débats. Les figures qui luttent pour conserver l’idéal des grands humanistes, le font souvent dans un intérêt politique, éthique ou économique qui les décrédibilise. Dans cette bataille entre deux clans, fort heureusement, nous avons le petit peuple composé de personnes simples de toutes les nations qui, par de petits gestes construisent le ciment social sur le « être avec ». Sans les voir dans les médias, dans le bling-bling, ce petit reste de volontaires du « être avec » sème d’une manière ou d’une autre les grains du vrai humanisme.

C’est pourquoi, au moment où nous célébrons en ce mois de décembre la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, nous trouvons important d’inviter chacun et chacune à faire de l’Emmanuel un style. En effet, l’Enfant qui naît dans la crèche a pour titre « Emmanuel » qui signifie « Dieu avec nous ». A la résurrection en Matthieu 28, le Christ dira aux apôtres et à l’humanité : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». La Noël est donc la célébration du « être avec ». Dieu vient habiter parmi nous, il vient être avec nous, c’est-à-dire qu’il vient partager notre humanité, nos doutes, nos joies, notre espérance, nos maladies, nos soucis, nos questionnements, il partage tout avec nous, excepté le péché. Dieu est avec nous pour que nous soyons aussi avec les autres. C’est cela le vrai sens de la Noël. Que tout l’environnement festif de Noël, avec les sourires, la bonne humeur, la joie, et l’envie de vivre se traduise concrètement dans un être avec les autres comme un véritable style devie. Que la magie de Noël convertisse le « sans avec » et le « ne pas être avec » en un « Être Avec » dans les familles, dans les partis politiques, dans les lieux de décisions. Mais cet « être avec » pour perdurer et être vrai doit toujours prendre en compte deux dimensions : la verticalité et l’horizontalité. L’absence d’une seule dimension le fragilise.

Père Marius Hervé Djadji

PARCOURS AVEC LES EVANGELISTES

Dimanche 1er Décembre 2024

ÉVANGILE : « Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)

Faites la situation du texte.

L’évangile de Luc fait partie des évangiles synoptiques. C’est-à-dire de Mathieu, de Marc et de Luc. Notre texte est encadré de manière immédiate au chapitre 21, 20-23 par l’investissement et par le complot contre Jésus et la trahison de Judas au chapitre 22,1-6.L’auteur de cette péricope est l’évangéliste Luc. Il est disciple de Paul, il est Grec, intellectuel, bien cultivé, il est d’Antioche de Syrie. Il est l’auteur de l’évangile et du livre des Actes des apôtres. Il s’adresse à Théophile qui signifie en Grec : celui qui aime Dieu, le bien-aimé de Dieu. Il parlait aussi à des convertis qui ne connaissaient pas les Ecritures et les coutumes juives. Le titre qu’on peut donner au texte est : l’attente messianique. Que dit le texte ? Il y aura des signes dans le ciel, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots ; des hommes défailliront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors on verra le Fils de l’homme venant dans une nuée avec puissance et grande gloire. Quelle spiritualité pouvons-nous dégager de ce texte pour nous, notre Famille, au travail et dans notre monde ? La spiritualité qui découle de cette péricope lucanienne est fondée sur l’espérance. En effet, l’espérance nourrit notre foi et nous soutient dans notre marche vers la destinée finale. Car l’espérance nous encourage, nous réconforte, nous relève, recadre notre cheminement, c’estelle qui rend possible la vie éternelle. C’est l’espérance qui fait que le temps chrétien est linéaire et non cyclique. Nous passons d’un point A à un point B qui est déjà présent dans le point A sans être pleinement révélé. Qu’est-ce que ce texte nous apporte au niveau éthique. Ce texte nous invite à pratiquer des vertus, à savoir les vertus théologales telles que : la foi, la charité et l’espérance. Que pouvons-nous retenir de cet évangile ? Ce texte est d’actualité aujourd’hui. Parce que la doctrine de la prospérité appris de l’ampleur dans les campagnes d’évangélisations et les thématiques principales des groupes de prière sont plus orientés sur la possession matérielle, le bonheur terrestre. Voilà pourquoi l’auteur nous invite à contempler l’Oméga. C’est-à-dire la fin. En effet, ce texte met en évidence la venue imminente de Jésus. Voilà pourquoi nous devrions nous préparer à sa rencontre comme les cinq vierges prévoyantes dans l’évangile de Mathieu 25, 1- 13. Par ailleurs, nous sommes invités à la fidélité au sacrement de la réconciliation. De plus,nous devrions rester en état d’éveille parce qu’il peut venir à tout moment dans notre vie. Voilà pourquoi, nous devons rester dans l’espérance pour cette attente. Parce que l’espérance nous aide à comprendre que malgré notre foi en Dieu et la vie dans l’Eglise, nous ne bénéficions pas encore de la grâce de la vision béatifique, nous ne sommes pas encore dans la communion éternelle avec Dieu.

Yameogo Venance (Burkina Faso)

Dimanche 8 Décembre 2024

ÉVANGILE : « Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)

La péricope qui nous est soumise en ce deuxième dimanche de notre marche vers Noël est de Saint Luc (Lc 3,1-6). Ce passage est situé dans la deuxième partie dela Bible c’est-à-dire dans le Nouveau Testament. L’évangile de Saint Luc fait partie des évangiles synoptiques. Cette péricope fait suite à la perte de Jésus à Jérusalem pendant la fête de la pâques et sa découverte dans le temple avec les docteurs de la loi, lorsqu’il avait douze ans et son baptême dans le Jourdain par Jean Baptiste (Lc 2,41-52; Lc 3,19-22). Luc est un Grec, intellectuel, bien cultivé médecin de profession et disciple de Paul. Il est originaire d’Antioche de Syrie. Les destinataires de l’évangile de Luc sont tous ceux qui aiment Dieu. Voilà pourquoi il s’adresse à Théophile qui signifie en Grec celui qui aime Dieu. En somme, Luc s’adresse à des convertis grecs quine connaissaient pas les écritures et les coutumes juives.Que dit l’évangile de ce jour ? Dans ce récit d’aujourd’hui, Luc fait un détour historique au niveau politique et religieux des personnages au moment de la prédication de Jean Baptiste et démontre qu’il est le précurseur annoncé de l’Ancien Testament. Quelle est la spiritualité qui découle de cette péricope ? En famille : l’humilité, la méditation, le silence intérieur, la conversion en témoignent les expressions dans le texte comme <<désert>>, <<Aplanissez le chemin du Seigneur>>, <<tout ravin sera comble, les chemins tortueux deviendront droits>>. Au niveau professionnel et dans notre quotidien, saint Luc nous enseigne l’humilité, l’abaissement. Au niveau éthique, ce passage nous enseigne l’humilité à travers le précurseur qui pouvait se déclarer être le messie et aussi l’humilité du fils de Dieu qui s’est dépouillé en prenant la condition humaine (Cf Philippiens 2,6- 11).

Que pouvons-nous retenir de cet évangile dans notre vie de chrétiens ?L’évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent met en scène les personnages politiques et religieux du moment : l’empereur Romain Tibère et son représentant en Judée Ponce Pilate, Hérode prince de la Galilée et d’autres rois. Aussi cite -t-il des autorités religieuses Anne et Caïphe, Luc 3,1-2; A côté d’eux vit un homme simple appelé Jean quine vit pas dans un palais prestigieux ni dans un temple mais au désert d’où la Parole de Dieu lui fut adressée (Lc 3,3).Chacun de nous aujourd’hui est invité comme Jean a quitté son palais, notre prestige pour le chemin du désert en vue de l’écoute de la parole de Dieu. Le désert est synonyme du silence, de l’écoute et signe de la présence de Dieu. Aller au désert pour nous aujourd’hui c’est trouver le silence intérieur dans un monde agité de tous les côtés, nous sommes invités à aller à l’essentiel pour aplanir les voies du seigneur. C’est au désert que les paroles de Jean nous rejoignent <<préparer le chemin du Seigneur, Aplanissez sa route.>> Pour répondre aujourd’hui à l’appel du précurseur, nous devons combler nos ravins, nosdigues d’orgueil, dehaine, de méfiance, du bruit dela musique et des réseaux sociaux de tout part pour faire place à l’écoute, à la méditation, à l’humilité, à la conversion sincère et profonde pour faire de laplace à Jésus Christ qui vient à Noël. Puisse le Saint Esprit nous disposer à cette écoute attentive pour répondre à l’appel de Jean Baptiste.

Adayé Marius (Côte d’Ivoire)

Dimanche 15 décembre 2024

ÉVANGILE : « Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)

Commentaire de l’Evangile du 3eme dimanche de l’Avent (Luc 3, 10- 18). L’Evangile de ce 3eme dimanche du temps de l’Avent, est tiré du nouveau testament plus précisément de l’Evangile selon St Luc (Lc 3,10 à 18). Le texte de ce dimanche se situe entre le chapitre 1re et le chapitre 4 de St Luc. L’auteur de l’évangile de ce 3eme dimanche du temps de l’Avent est un médecin et disciple de St Paul. Les destinataires de l’Evangile de St Luc sont tous ceux qui aiment Dieu. Voilà pourquoi Luc s’adresse à Théophile qui signifie en grec « celui qui aime Dieu » .Que dit l’évangile ? Dans l’Evangile de ce 3eme dimanche du temps de l’Avent, nous voyons une foule qui désire du fond du cœur être en état de sainteté avant la venue du Sauveur. Il convient de rappeler qu’Israël avait plus de 600 lois que le peuple devait respecter et appliquer à la lettre. Nous voyons ici un peuple fatigué de ce joug imposé par leurs différentes lois et qui recherche concrètement ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle. Cette foule est représentée par les différentes couches de la société à savoir les collecteurs d’impôts, les soldats et les autres israéliens. Le baptême que Jean Baptiste donnait aux juifs qui venaient à lui était une manière pour eux d’exprimer publiquement leur engagement à changer de mode de vie.

Quelle spiritualité pouvons-nous dégager du texte pour nous, notre famille, au travail, et dans notre monde ? Quel que soit le niveau de responsabilité ou rang social que nous occupons dans notre famille et dans la société, nous devons toujours allier la prière avec une vie d’intégrité dans notre agir quotidien pour effectivement refléter la vie d’un véritable enfant de Dieu. Jésus est la lumière du monde, nous sommes donc invites à abandonner toutes nos pratiques ténébreuses et nous laisser éblouir par sa lumière. Nous devrons prier et demander à l’Esprit Saint de nous transformer intérieurement afin que nous puissions avoir la volonté et la capacité de changer véritablement.

Qu’est-ce que ce texte nous apporte au niveau éthique ? Au niveau éthique, nous sommes invités à une véritable conversion morale. Jean Baptiste prônait une vie d’intégrité morale à tous ceux qui venaient à lui avant de les baptiser dans le jourdain. Nous aussi, en tant que chrétiens catholiques, nous sommes invités à agir en tenant compte de la morale enseignée par l’Eglise devant chaque situation de nos vies.Que retenir ? A l’instar de Jean Baptiste qui marquait l’engagement de ses contemporains à rectifier leur vie en les baptisant dans le jourdain, nous aussi, chrétiens catholiques baptisés, nous sommes invités à revoir notre vie en adoptant une vie d’intégrité et d’honnêteté. Aujourd’hui quel que soit le rang social que nous occupons dans notre société, il nous faut renoncer à la corruption, rechercher et promouvoir la justice et la vérité, avoir le courage de défendre et de soutenir les plus faibles.

Agnimel Williams (Etats-Unis)

Dimanche 22 décembre 2024

ÉVANGILE : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)

Le texte d’évangile de ce 4eme dimanche de l’Avent tiré de l’Évangile de Luc au chapitre 1, des versets 39 à 45 est situé dans le Nouveau Testament, après les évangiles de Mathieu et Marc et fait partie des synoptiques. Il se trouve dans la partie introductive du livre qui relate l’enfance de Jésus. Le texte est encadré de l’extrait de l’annonce de la naissance de Jésus (Lc 1,26-38) et après du cantique de la Vierge Marie : Magnificat (Lc 1,46-56). Il est écrit par Luc, médecin, qui accompagne Paul dans ses missions d’évangélisation ( Col 4,14). Grec d’Antioche de Syrie, disciple de Paul, intellectuel, bien cultivé, il fait un travail d’historien (Lc 1 ,1) et écrit aux grecs convertis, donc à tous ceux qui aiment Dieu. Que dit l’évangile ? Luc nous relate la première rencontre de Jésus et Jean-Baptiste. En effet, Marie en hâte (après l’annonciation Lc 1,29-38) visite sa cousine Elisabeth enceinte de six mois. À l’écoute de la salutation de Marie, Jean-Baptiste tressaillit dans le sein d’Elisabeth, qui remplit d’Esprit Saint exulte et rend grâce pour le fruit du sein de Marie. Elle la déclare bienheureuse pour avoir cru ce qui lui a été annoncé de la part du Seigneur. De cette péricope, nous pouvons dégager une spiritualité semi contemplative tournée autour de :

  • acte de foi,
  • éviter de douter de tout et tous ;
  • le dynamisme et l’empressement comme Marie (Lc1,39) dans l’accompagnement des devoirs et tâches ;
  • écoute de Dieu et des autres, silence, méditation pour laisser agir l’Esprit Saint comme Elisabeth (Lc 1,41);
  • prière, action de grâce pour tout, se réjouir pour le bien reçu parles autres (Lc 1,42) ;- témoignage (Lc 1,44) ;

Que pouvons-nous retenir de nos familles ?

  • confiance mutuelle ;
  • s’accueillir, se réjouir avec, se porter mutuellement en prière ;
  • communion fraternelle. Dans nos lieux de travail
  • ardeur au travail ;
  • attention, application, vérité dans l’exercice des fonctions ou tâches ;
  • se réjouir avec les autres et pour eux ;
  • partage des acquis avec les collègues, bonne collaboration.
  • La visitation aujourd’hui nous appelle de manière concrète à :
  • accueillirles réfugiés politiques ;
  • confirmer que la conception consacre l’existence ;
  • dans une culture du bruit, chercher et privilégier des temps de silence ;
  • Marie la première est le tabernacle, lieu de présence de Jésus. Elle porte le Seigneur : mère de Dieu, ne peut donc être réduite à une enveloppe sans importance ;
  • plutôt que de condamner, accueillir les marginalisés ;
  • éviter de tout dire : valeur du silence ;
  • confiance en Dieu, car déjà, Jésus rejoint notre humanité, nos limites, nos peurs, nos préjugés
  • être dans lajoie et action de grâce sans déni des réalités de notre temps.

Lila Aguenoup (Bénin)

Mercredi 25 décembre 2024

ÉVANGILE : « Le Verbe s’est fait chair, ila habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)

Le texte que nous voulons commenter est le premier chapitre de l’évangile de Jean en ses 18 premiers versets. L’évangile de Jean est un livre néotestamentaire, situé en quatrième position dans les évangiles. Il se démarque des trois évangiles synoptiques par sa présentation. La péricope Jean 1, 1- 18 est précédée du dernier chapitre de l’évangile de Luc qui relate la résurrection de Jésus, l’apparition du Christ ressuscité à ses apôtres pour ouvrir leur l’intelligence à la compréhension des Ecritures et leur promettre l’envoie du Saint Esprit pour les soutenir dans leur mission avant son ascension au Ciel. Le texte est suivi du témoignage de Jean à partir du verset 19, sur sa mission qui consiste à préparer l’arrivée du Christ en révélant aux Juifs son humble identité par rapport à celui du Christ. L’apôtre Jean, reconnu comme l’auteur de l’évangile qui porte son nom, aurait écrit ledit évangile vers la fin du premier siècle (entre l’an 90- 100) avec ses disciples qu’on appelle la communauté johannique. Jean a écrit pour s’opposer à la pensée gnostique, des intellectuels et des philosophes de son époque qui ne recherchaient la perfection et la connaissance de tout que par la raison. Jean exhorte le peuple à plutôt chercher à connaître le Logos, le Verbe de Dieu, Jésus Christ, pour être sauvé et accéder à La Vérité et à la Vie. Que nous dit l’évangile de ce jour ? Le Verbe préexistait avant toute création et toute existence a commencé avec lui et par le lui. Parole de Dieu, le Christ est la vraie lumière que les ténèbres n’ont pu empêcher de briller. Jean le Baptiste est venu dans le monde pour préparer l’arrivée du Christ. Aussi, le Verbe s’est-il incarné pour éclairer les hommes mais le monde ne l’a pas reconnu comme le Christ attendu. Toutefois, le salut et la grâce d’enfant de Dieu ont été donnés à tous ceux qui ont cru en Lui. Le Christ est l’unique voie pour connaître l’identité véritable de Dieu. Par la grâce et la vérité, Jésus a libéré l’humanité du joug de la Loi de Moïse.

• Spiritualités à dégager pour nous, notre famille, au travail et dans notre monde

La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêté : le chrétien est appelé à témoigner du Christ pour impacter positivement son milieu de vie malgré les obstacles. C’est l’esprit christique.Jean est venu comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Jean n’était pas la vraie lumière, il était là pour rendre témoignage à la lumière (Jean1,6-7) : la vie du chrétien doit témoigner de sa foi et amené son prochain à la conversion. La foi et la vie chrétienne doivent s’inscrire dans le respect du fonctionnement et l’organisation de l’Eglise. Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde (Jean 1, 9). Jésus donne à tous ceux qui l’ont reçu et croient en son nom le pouvoir de devenir enfant de Dieu (Jean 1, 12) : la grâce de Dieu est accessible par tous par Jésus, le salut obtenu par Jésus est universel.

La loi fut donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ (Jean 1, 17) : Jésus donne le salut par pure grâce et non à cause du mérite des hommes ; il faut avoir confiance en la miséricorde de Dieu. La préexistence du Fils de Dieu montre clairement que le Christ est Dieu. Le Verbe qui a pris chair a vécu sans chair avant de devenir un homme. Jésus Christ est au nom de notre foi ; Dieu, Fils de Dieu, le Verbe de Dieu qui s’est fait homme par amour pour nous, il est notre Salut, il est notre Rédempteur. Jésus est l’unique voie pour connaitre Dieu (Jean 1, 18). Qu’est-ce que le texte nous apporte au niveau éthique

Le texte nous apporte au niveau éthique : le témoignage de notre foi, l’honnêteté, la vérité et la fidélité . Que retenir ? Jésus est intemporel, le salut qu’il a apporté hier, il continue de l’offrir aujourd’hui à tous les hommes et le fera demain aux générations futures. Notre manière de vivre chaque jour doit témoigner de notre foi. Les difficultés et tentations ne doivent pas nous faire perdre la foi, car le Christ notre rédempteur est à l’origine de la vie et de toute existence. Le chrétien doit respecter les autorités, la hiérarchie établie pour le fonctionnement de l’Eglise et dans son domaine d’activité. Quelle que soit le charisme dont jouit le chrétien ou un groupe de prière, il doit l’exercer pour le bon fonctionnement et développement de l’église dans la fidélité à sa paroisse.

Goore Bi Albert (Côte d’Ivoire)

FORMATION DOCTRINALE : APPROFONDISSEMENT DE LA FOI

Marie et Noël : l’apport de Marie dans la nativité du Christ. A Noël, nous célébrons la nativité du Christ comme annoncé dans les Ecritures. « Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec- nous) » (Is 7, 14). Cette prophétie se réalise suivant les évangiles à travers l’annonce à Joseph de la naissance de Jésus par Marie, (Mt 1, 18-25) ; (Lc 1, 26-38 ; Lc 2, 1-21).Dans les péricopes citées ci-dessus, l’identité de celui qui va naître est révélée mettant en évidence une double nature : divine (Is 7, 14 ; Mt 1, 16-21 ; Lc 1, 35) et humaine (Lc, 1, 32- 33). Jésus est le Christ, Dieu et fils de Dieu. Il s’est fait homme (fils de David) pour se manifester au monde. Car selon l’évangile Johannique « Au commencement était le Verbe » (Jn 1, 1) ; « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Le Christ existait donc en tant que « Verbe de Dieu » avant de prendre corps en Marie. Ces textes présentent ainsi Marie comme mère du Christ, mère du fils de Dieu, et mère de Dieu. La péricope lucanienne de l’annonce de la naissance de Jésus à Marie (Lc 1, 26-38) est un dialogue entre l’ange Gabriel et Marie. Face aux interrogations aussi bien silencieuse (Lc 1, 29) que verbale (Lc 1, 34) de Marie, l’ange apporte des réponses (Lc 1, 30-33 ; 35-37) qui éclairent Marie et fondent sa décision « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Lc 1, 38). C’est le « fiat », le consentement éclairé de Marie à être la mère de Jésus. Sans ce oui, Marie n’aurait pas été la mère de Jésus. Marie avait la liberté de dire non. On voit que l’ange a pris le temps de répondre à ces interrogations. Il « la quitta » seulement quand confiante, elle accepta la volonté de Dieu. L’apport de Marie dans la nativité du Christ commence par ce « fiat », ce « oui » qui a permis au « Verbe de Dieu » de prendre chair en elle sous l’action de L’Esprit Saint. Marie a donné sa nature humaine, sa chair, à Jésus en l’accueillant en son sein maternel jusqu’à sa naissance, permettant ainsi l’ancrage sociétal de Jésus dans la lignée de David par Joseph qui deviendra son époux. A partir de l’attitude de Marie dans la naissance du Christ, on peut tirer des enseignements théologiques à plusieurs niveaux :

• Spirituel : l’intériorité et les questionnements sont des outils de discernement de notre mission et de construction d’un mental serein pour l’accomplir

• Liturgique : l’importance de la catéchèse et de l’enseignement pour notre cheminement et notre responsabilité pour l’apostolat suivant notre état de vie

• Ecclésiologique : Marie est notre modèle dans la foi et dans l’accueil de Notre mission nous pouvons retenir que Marie est la mère de Jésus. Marie est strictement de nature humaine. Son « oui » a permis l’incarnation du « fils de Dieu » et l’entrée dans l’histoire dans le monde de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. L’attitude de Marie nous donne les clés pour nous mettre à l’écoute de Dieu et surtout nous apprend que l’on peut s’ouvrir à la volonté de Dieu dans la situation où nous nous trouvons ou quel que soit le projet que nous avons. Dieu a demandé à Marie d’être la mère de son Fils. Bien qu’elle eût le projet de se marier, elle a accepté. Comme Marie, apprenons à faire de la place à Dieu dans notre vie.

Josette Vignon (Madagascar)

Christ vrai Dieu et vrai homme

La vie chrétienne trouve son fondement en une personne, Jésus Christ. Mais, quelle est son identité ? Dans les écrits vétérotestamentaires, on décèle déjà des références implicites concernant le Christ :

Gn 1,26 relatant la création del’homme, l’auteur emploie un nous qui renvoie au Christ et par ricochet à la Trinité.

En comparaison avec genèse 14, 18-20, l’auteur de la lettre aux hébreux au chapitre septième fait affirme que Melchisédech est une anticipation du christ. Dans Esaïe 7,14 et 61,1-2 il est question du messie. Dans l’ancien testament on trouve annoncer tous les événements de la vie du Christ.

Les auteurs des récits de l’ancien testament étaient inspirés mais ne précisaient pas de façon détaillée ce qui concerne le christ et son identité. Quant aux écrits du nouveau testament, ils explicitent l’identité du Christ à bien des reprises. Dans les synoptiques, nous trouvons plusieurs récits de la manifestation de la puissance et de l’autorité divine de Jésus à travers ses enseignements et ses gestes (Mc 1,32-42 ; 6,34-44 ; Mt 8 et 9 ; Lc 3,22 et Lc 4,18). Dans les trois évangiles synoptiques, on retient qu’à travers l’évènement pascal, le christ est présenté comme vrai Dieu et vrai homme. Il porte les titres de Fils de David, Fils de Dieu, Fils de l’homme et le Messie de Dieu qui avec les miracles, manifeste clairement sa divinité et celui qui sauve. Aussi l’humanité de Jésus est présentée à travers sa parenté, ses ancêtres, ce qui montre son ancrage dans la lignée davidique (Mt 1) démontrant ainsi qu’il est un homme normal dont on peut vérifier les traces généalogiques. Dans le quatrième évangile, Jean parle d’abord de l’existence incorporelle du christ, le verbe de Dieu, le Logos, c’est à dire, avant de prendre corps en la vierge Marie, le Christ existait déjà de toute éternité (Jn 1,1- 14). C’est d’ailleurs ce que nous retenons des Lettres Pauliniennes (ph 2, 6- 11). Dans les Ecritures, seul Dieu peut sauver, abroger le sabbat, modifier les lois et pardonner les péchés ; or le Christ est celui qui nous sauve, qui pardonne les péchés, opère des guérisons le jour du sabbat. Quand Jésus pose ces actes, il veut simplement dire qu’il est Dieu. Cette théophanie ou même épiphanie, se vérifie dans ses propos en Jn 10,30 et Jn 14,9. Que retenir ? Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons confesser que le Christ est Dieu, de même substance que le Père, ce qui fait qu’il est consubstantiel au Père, voilà pourquoi il est capable de sauver l’homme car seul Dieu peut sauver. Et en même temps il est de nature humaine, donc consubstantiel aux hommes, avec un corps et une âme rationnelle. Le christ a tout d’un homme excepté le péché. Le Christ tient sa divinité de Dieu son Père et son humanité de la vierge Marie qui lui donne un corps physique.Tous les faits et indices qui indiquent que le christ est vrai Dieu et vrai homme sont dans la bible, mais il a fallu mettre en place un langage, un vocabulaire pour systématiser cela. C’est ainsi qu’en l’an 325 le concile de Nicée va proclamer que le Christ est « Homoousios » (un vocabulaire d’Athanase d’Alexandrie), c’est-à-dire qu’il est de même nature que le Père, il est consubstantiel au Père, il est égal au Père en divinité, il est Dieu. En l’an 381, le concile de Constantinople va s’appuyer sur Nicée et affirmer clairement que Jésus est un vrai homme, avec un vrai corps humain reçu de la vierge Marie excepté le péché. En l’an 431, le concile d’Ephese va soutenir qu’en Christ, la divinité et l’humanité sont unies en une seule Personne. C’est-à- dire qu’il n’y a pas un moment dans l’histoire ou le Christ intervient uniquement en tant qu’homme ou en tant que Dieu. Chaque fois que le Christ agit ou parle, il le fait comme Dieu et homme. Il n’y a pas d’actes ou de gestes du Christ qu’on attribuerait seulement à son humanité ou à sa divinité. Quand il naît, il mange, il parle, il pleure, il fait des miracles, c’est le Christ Dieu et homme qui le fait. Il n’y a pas deux christs, un qui est Dieu et un qui est homme. En l’an 451, le concile de Chalcédoine affirmera qu’il n’y a pas de confusion dans les deux natures du Christ. En Jésus, il ne faut pas confondre la divinité et l’humanité. Les deux sont unies mais ne se confondent pas. Elles constituent deux entités différentes substantiellement. De même, elles ne sont pas séparables. Elles sont distinctes, mais on ne peut pas les diviser. La distinction ici ne signifie pas la division et l’union des deux, leur unité ne signifie pas la confusion. Ainsi Chalcédoine fera la conclusion de toutes les réflexions théologiques depuis l’an 325 jusqu’à l’an 451 pour proclamer la foi en Christ, Dieu, vrai Dieu et vrai homme, une Personne en deux natures : « sans confusion, sans changement, sans séparation et sans division » ; d’ailleurs c’est ce qui est traduit dans le Crédo de Nicée Constantinople lorsque l’Eglise professe sa foi en « un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme ». Chrétiens d’aujourd’hui, dans toutes nos réflexions théologiques et spirituelles nous sommes invités à garder en esprit cette trajectoire du Christ vrai Dieu et vrai homme car telle est la foi de l’Eglise catholique.

Sawadogo Jean Mary (Côte d’Ivoire)

ANNONCES

Anos lecteurs

Cette Revue est une initiative de l’EFTL qui est l’Espace de Formation Théologique des Laïcs en ligne. Nous formons des centaines de laïcs de plusieurs pays. Cette Revue répond à l’engagement des laïcs dans la vie de l’Eglise.

Le Centre Educationnel

L e 11 janvier 2024, nous aurons un dîner à Abidjan pour récolter des fonds pour la création du centre éducationnel et spirituel à Yaobou. Dans ce centre nous aurons le siège de l’EFTL et le lieu de retraite annuelle de l’EFTL. C’est un Centre de formation et d’éducation des enfants et des jeunes dans laquelle, spiritualité, science, moralité, sport et métiers s’embrasseront en zone rurale

Participation : 30 euros (20.000fcfa)

Contact :0022507092076710565746396

Nom : Gomé

Prénom : Kossia Kra Sidonie

Solidarité-Carême-EFTL

Chaque année, l’EFTL définit ses projets de solidarité dans le but de mettre en pratique une théologie de solidarité à partir de la péricope christologique et eschatologique de Matthieu 25. Après le Burkina et le Tchad, notre geste de Solidarité de carême 2025 sera destiné à nos frères et sœurs chrétiens d’Haïti. En février nous lancerons la collecte-Carême-EFTL.

Père Marius Hervé N’guessan Djadji

Curé des Paroisses Saint François d’Assise et Saint Paul

Rue de l’église, 23

1410 Waterloo

32 492 10 07 11

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