CAN : aux prophètes et escrocs footballistiques 

 

Après l’escroquerie morale, spirituelle et financière dans les promesses de prospérité, vous êtes maintenant dans le football. Avec la CAN, chacun veut se donner un nom. 

Certains en faisant des libations publiques,  d’autres en avalant des balles et en faisant des déclarations de sorcellerie avec un texte bien saisi à l’ordinateur dans un environnement de solennité avec des caméras et journalistes. Toute une stratégie bien organisée qui frise la honte.

Présentement, avec l’évolution de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, les prophètes footballistiques sortent de partout pour distraire le peuple. 

J’aimerais préciser que Dieu peut être invoqué partout, donc dans le sport, parce qu’il est la source des talents. On lui rend grâce. De même, Dieu intervient dans le sport en bénissant ceux qui travaillent avec compétences, discipline  et qui mettent leurs talents en valeur, comme dans la parabole des talents. À l’instar de tous les milieux, Dieu ne récompense pas les paresseux dans le sport. On peut donc prier Dieu dans le sport comme dans tout ce qu’on fait, parce que le sport fait partie aussi de la souveraineté de Dieu. 

 Mais on doit prononcer  le nom de Dieu avec respect. À ceux qui croient en ces prophètes et escrocs footballistiques, notez qu’après avoir détruit les carrières de beaucoup de footballeurs, aujourd’hui avec les réseaux sociaux, à travers des fausses prophéties, l’idée, c’est d’avoir des clients à escroquer à travers cette  CAN.

Prédire des scores lors des matchs, tout le monde le fait dans un esprit de jeu entre amis, et même dans les paris sportifs. À travers les performances d’une équipe, on s’amuse à prédire un score. On le fait sans problème. Aujourd’hui, ce n’est pas parce que ton score a été juste que tu es le plus puissant des prophètes. Ce n’est pas parce que ton score a été seulement que ton petit temple de quartier est le véritable temple de Dieu. 

Personnellement, plusieurs fois, j’ai donné des scores sur mon mur Facebook, et il s’est avéré que j’avais raison. Mais cela ne fait pas de moi un voyant spirituel. Étant un observateur du football,  je m’appuie sur les compétences des équipes pour donner un score. Il y a des fois où ça marche, il arrive aussi que je sois à côté. Souvent entre amis, aussi pour créer un petit environnement tendu avant le match ou pour rendre le match palpitant ou  même pour attirer des supporters et les encourager à aller au stade, nous faisons cela. Tout cela a toujours fait partie du sport. 

Malheureusement, aujourd’hui, beaucoup de pasteurs et fidèles, pour chercher de la visibilité, pour attirer des clients dans leurs sectes ésotériques appelées groupes de prières ou abusivement nommées Églises, deviennent des prophètes sportifs. 

Des centaines d’anciens sportifs africains ont été ruinés, sont devenus pauvres, d’autres ont eu des fins de carrière tragiques à cause de ces faux prophètes et groupes de prière. Des équipes en Afrique ont investi dans les visions des prophètes et féticheurs au lieu de créer  des infrastructures sportives. Aujourd’hui, elles sont en 7ᵉ division. Ce ne sont pas tous ceux qui crient Seigneur, Seigneur dans le sport, qui invoquent le vrai Seigneur. Un pasteur qui aime le sport et qui veut parler du sport peut se former, s’inscrire dans les écoles pour avoir des outils d’expertise,  de gestion des environnements sportifs,  de management sportif, de consultant. Il y a des écoles pour tout cela. On ne se lève pas un matin et parce qu’il y a la CAN, on prend une Bible rouge et on raconte des élucubrations après avoir bien fermé les yeux et parlé sportivement en langue.

À celles et ceux qui croient à tout et en tout, soyez lucides dans la foi. Utilisez votre conscience et votre raison dans la foi. Quand on vous parle, vous ne comprenez pas, mais après, c’est pour venir pleurer. Dieu ne vous a pas donné l’intelligence seulement pour pouvoir traverser la route. 

Gnantê n’est pas obligé et Dieu n’est pas gaou.

Et le Fils des lianes de Yaobou passa son chemin. 

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Père Marius Hervé Djadji 

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