Carême : Attention aux nouveaux modèles de jeûne

Ne relativisez pas ce grand temps de prière qu’est le carême. Pendant le temps de carême, c’est la prière, la privation de la nourriture pour ceux qui remplissent les conditions, et enfin le partage.
Depuis petit, à la catéchèse, c’est ce qu’on m’a appris à l’école primaire. Maintenant le nouveau modèle de carême que vous présentez où on remplace le jeûne et la prière par des gestes de bon sens, d’humanisme, je ne comprends pas. Dans la doctrine et la discipline, il faut d’abord mettre en évidence l’enseignement.

Être bon, être bien, être à l’heure au travail, être bien avec ses amis, ce n’est pas cela le carême catholique. Ces gestes, on nous demande d’observer chaque jour. Le carême, c’est un temps pour vraiment aller en profondeur dans la prière et le jeûne pour rencontrer le Christ à travers ces deux réalités. C’est dans la prière et le jeûne qu’on tire les forces pour la charité et tous les actes d’humanisme. Donc le carême, c’est d’abord la verticalité, c’est-à-dire la prière et le jeûne, et de la verticalité, découle l’horizontalité. Les textes bibliques du temps de carême parlent d’un jeûne et de la prière faits sans hypocrisie.

Dans notre monde d’aujourd’hui où des courants humanistes relativistes veulent une religion sans Dieu, une Église humaniste sans Dieu, dans les sociétés sécularisées où l’on ne parle que des valeurs sans Dieu, il faut faire attention au langage qu’on utilise pour parler du carême aujourd’hui dans l’Église catholique.

Je comprends l’idée de mettre en lumière des actes concrets. Mais il faut être explicite pour éviter la confusion avec les humanistes athées. Aujourd’hui, tout ce qui est prière, jeûne, méditations et parole de Dieu, contemplation et lectio divina sont considérés comme dépassés au nom d’une certaine rationalité.
Au début du 19ᵉ siècle, les papes nous ont avertis sur ce nouveau modèle de vocabulaire. De manière rusée, ils vous parleront des vertus, des valeurs humaines. Implicitement, c’est un nouvel athéisme avec un langage inondé de ruse et de miel.

Le carême dans l’Église, c’est le jeûne de nourriture, c’est la prière, c’est le partage. Les trois sont intimement liés. Durant les 40 jours, en dehors du mercredi des cendres et du vendredi saint, chacun est invité à organiser son temps de jeûne, soit en groupe, soit en famille. Quant à ceux qui ne peuvent pas jeûner, du fait de l’âge ou de la maladie, il y a la prière et le partage avec lequel se priver de quelque chose de fort.
Le jeûne spirituel est observé par beaucoup de catholiques. Ne les découragez pas. Il y a des grâces dans le jeûne lié à la prière. Les Pères de l’Église l’ont expérimentée et nous ont transmis comme un héritage. La privation de la nourriture dans notre relation avec le Christ est un pilier de notre vie spirituelle. Le jeûne délivre, le jeûne purifie, le jeûne transforme, le jeûne protège. Dans ce monde de combat entre les fils de la lumière et les fils des ténèbres, c’est par le jeûne et la prière que nous vaincrons.

Que retenir ?

Celui qui ne peut pas jeûner ou qui ne veut pas jeûner ne doit pas inventer des formes de jeûne qui n’ont rien avoir avec la privation de nourriture.
Vous allez dire que jeûner et commettre après le péché, n’a pas de sens. C’est vrai. Mais on jeûne et on demande à Dieu de nous aider. Tant que nous sommes sur terre, nous luttons contre le péché, c’est cela être chrétien. Il n’existe pas sur terre un christianisme sans péché.
Notez que le jeûne de carême, c’est d’abord la privation de nourriture, la prière et les bonnes actions. Les trois sont liés. Beaucoup combattent le jeûne habituel parce qu’ils veulent une Église sans profondeur spirituelle, une Église sans prière, puisqu’ils savent qu’une Église sans prière est comme un arbre sans racine. Une fois qu’on détruit le jeûne, la prière et les sacrements, l’Église devient une ONG, un petit club dans lequel tout est permis. Donc faisons attention, parce que beaucoup reprennent ces idées sur les paroisses et dans les groupes, sans savoir l’origine et la finalité. Aujourd’hui, le catholique ne sait plus ce qu’est le carême puisqu’il y a trop de contradictions, d’inventions et de gymnastique.

Le jeûne fait partie des piliers spirituels dans la Bible. Le jeûne comme privation de nourriture fait partie du patrimoine spirituel catholique et donc est une arme spirituelle de l’Église catholique.
Respectons ainsi le jeûne, encourageons les chrétiens à jeûner pour être spirituellement forts.

Chrétiens, revenez au carême traditionnel : Privation de repas le mercredi des cendres et vendredi saint obligatoire pour ceux qui ne sont pas malades, âgés. Les autres jours, faire des choix personnels de jeûnes selon vos disponibilités. Prendre des décisions pour se retirer des réalités qui conduisent au péché, prier et poser des actes de charité. Tous ces actes, on les pose en vue de rencontrer le ressuscité à Pâques.

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Père Marius Hervé Djadji
Prêtre du diocèse de Yopougon :
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