Exhortation-Carême (3) : Comprendre la prière du Confiteor (je confesse à Dieu)
Le Confiteor est la prière que les chrétiens récitent pour se préparer à la célébration eucharistique. Cette prière reprend l’esprit du grand psaume de pardon de David (psaume 51). Dans cette prière, le chrétien fait une démarche vers Dieu pour exprimer sa fragilité. Méditons ensemble cette prière qui entre souvent dans une habitude et devient une formalité.
« Je confesse à Dieu Tout Puissant », cette première phrase du Confiteor met en évidence les relations entre Dieu et le pénitent. En effet, comme le fils prodigue qui revient vers son père, le pécheur revient vers Dieu. De même, par cette affirmation, nous reconnaissons que la première personne que nous offensons dans le péché, c’est Dieu. C’est donc la dimension verticale du péché qui est révélée. De même, nous trouvons que c’est à Dieu que nous confessons nos péchés par l’intermédiaire du prêtre.
« Je reconnais devant mes frères que j’ai péché », après l’humiliation devant Dieu, la dimension horizontale est mise en exergue. En effet, par le péché, nous détruisons la relation avec les autres. Le péché touche la communauté, la société. Ainsi, dans tous les actes que nous posons, nous devons tenir compte de Dieu et des autres.
« En pensée », pécher en pensée, c’est montrer le siège du mal. En effet, le péché vient de la pensée, de notre cœur. Ainsi, c’est de l’intérieur de notre être que viennent les maux. Par conséquent, nous sommes invités à mener un combat avec notre être intérieur.
« En parole », après la pensée, il y a la parole qui exprime nos idées, qui extériorise la pensée. Par la parole, nous maudissons, nous dénigrons, nous affirmons des mensonges. Le chrétien est invité à bénir et non à utiliser ses lèvres pour maudire.
« Par action », dans notre vie chrétienne, l’agir est très important. Par notre comportement, nous mettons en pratique la parole de Dieu. Par notre attitude, nous exprimons notre foi. En affirmant qu’en actes, nous péchons, l’Église nous invite à une conversion.
« Par omission », le péché par omission, c’est oublier ou ne pas faire attention au bien que nous devons faire ou ignorer cela. Dès lors, le chrétien est invité à faire attention aux différents actes qu’il pose.
« Oui, j’ai vraiment péché », après la première reconnaissance des péchés, à travers cette affirmation, nous disons que vraiment, nous avons péché. Nous nous reconnaissons effectivement dans le péché que nous avons commis. C’est une véritable reconnaissance de notre faiblesse.
« C’est pourquoi je supplie la vierge Marie, les anges et tous les saints et vous aussi, mes frères, de prier pour moi, le Seigneur notre Dieu
», la conclusion de la prière met en évidence un élément important de la prière chrétienne (Catholique), l’intercession. Cependant, dans cette intercession, il y a d’abord la Vierge Marie, la mère et symbole de l’intercession. Ensuite les saints pour exprimer la communion entre eux et les vivants, relation entre l’Église triomphante et l’Église pérégrinante. Enfin, l’intercession des vivants, cela montre la solidarité et le soutien de tous les autres fidèles dans la prière. Dès lors, nous pouvons comprendre que la prière chrétienne est communautaire et non isolée. Même quand nous prions seul, c’est toute l’Église qui prie.
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Père Marius Hervé Djadji
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